Le Deux Roues

Selon l’américain G.T.Goddard dans son livre « Velocipede, its history… » de 1869 et Axel Josephsson dans « Bicycles and Tricycles » de 1902, l’ancêtre du vélocipède a été présenté place Louis XV (devenue de la Concorde) en 1779 par ses inventeurs MM Blanchard et Magurier, fait relaté dans le Petit Journal du 27 juillet 1779 qui décrit son système de direction en forme d’aile d’aigle.

La plus grande éruption enregistrée dans l’histoire, celle du volcan indonésien Tambora en 1815 a induit en Europe, Asie et Amérique une météo désastreuse en 1816, connue comme l’année sans été, les chevaux souffraient de famine ou étaient tués pour la nourriture.

Comme l’a montré Hans-Erhard Lessing dans son livre « Karl Drais – deux roues à la place de quatre sabots », pour palier le manque de chevaux, le baron allemand Karl Drais invente le vélocipède en 1817. Les cyclistes empruntant les trottoirs, mettent en péril les piétons ; le vélocipède est interdit pour des décennies en Allemagne, Angleterre, Amérique. Il se répand dans un deuxième temps rapidement en Europe au point de créer des courses (1867).

Là encore, l’évolution est incrémentale et à plusieurs cerveaux :

  • L’addition des pédales sur la roue avant par le parisien Michaux en 1861 marque la naissance de la bicyclette.
  • La croissance de la roue avant permet d’allonger la transmission et d’augmenter la vitesse, ce qui amène au Grand Bi.
  • La transmission à la roue arrière par bielles (McMillan, 1839, et/ou Alexandre Lefebvre 1843, musée de l’histoire de San Jose)
  • La chaine est d’abord appliquée sur la roue avant (Rousseau 1875) puis sur l’arrière : Meyer et Guilmet en 1869 ; elle multiplie la vitesse angulaire du pédalier ; l’allongement de la transmission augmente la vitesse et permet donc indirectement le retour à une roue avant de taille normale, permettant de poser les pieds par terre.
  • C’est le « Safety Bicycle » de la compagnie Rover inventé par Starley en 1885, qui comporte un angle de chasse, repris pour l’automobile en 1896.
  • Les améliorations importantes sont rapides : le cadre en métal, les pneumatiques, les tubes de fourche creux en étui de sabre, etc.
  • Ensuite, les inventions seront mineures. Ici une bonne synthèse.

Les Deux-Roues sont la base la plus simple et la plus légère pour expérimenter des moteurs. Louis-Guillaume Perreaux fabrique en 1868 une moto sur un cadre de grand-bi.

Noter la motorisation « hybride » et la transmission « toutes roues motrices » du véhicule.

En 1885, Gottfried Daimler installe un moteur sur un deux-roues à châssis en bois pour l’expérimenter sans avoir à résoudre les problèmes fondamentaux. Le pragmatisme…
La moto de Millet de 1888, 5 cylindres en étoile dans la roue arrière.
La moto de Hildebrand et Wolfmuller de 1894, bicylindre à plat, 4 temps, transmission par bielles.
Ladies first ! La moto parisienne La Jumella de 1922, avec suspensions à bras tiré et poussé, amortisseurs AV/AR, direction ?
La moto allemande Megola de 1923 aussi intéressante par son esthétique et sa technique (moteur-roue à 5 cylindres en étoile inspiré par l’aéronautique dans la roue avant) qu’inadaptée.
La moto américaine de George Wallas de 1926 avec suspension avant à double triangle superposé.