Quelques Inventions remarquables du XXème siècle

La Dymaxion de Bucky Fuller en 1933 : belle performance énergétique pour 11 passagers avec une consommation de 12 l/100 km à 113 km/h, et une vitesse maxi de 190 km/h.

Seulement 1043kg, Carrosserie Teardrop, un joli carry-over avec le montage d’un moteur Ford V8 de 85 cv avec son transaxle et l’essieu arrière, mais à l’envers, moteur à l’arrière et train arrière à l’avant, donc traction avant mais non directeur, so far, so good.

Train arrière à 1 roue directrice braquant à 180°, commandée par un système de cables et poulies avec une démultiplication de 30 et pas d’angle de chasse ! Trop d’erreurs.

La stabilité était très mauvaise, mais peut-on en vouloir à un architecte américain inspiré de ne pas connaitre les fondamentaux de la dynamique automobile qui n’étaient pas encore codifiée ?

La Tatra T77 de 1938, 6 places, 150 km/h, la voiture la plus avancée de son temps, conçue par l’ingénieur autrichien Hans Ledwinka.

Un moteur 3.4l V8 à culasse hémisphérique, pompe à carter sec, refroidissement à air, développant 60 cv à 3500 t/min en position porte-à-faux arrière.

Carrosserie dessinée par Paul Jaray, pare-brise en trois parties, avec Cx de 0.212

Suspension indépendantes sur les 4 roues,à demi-essieu oscillant pour le train arrière moteur.

La justice a considéré en 1961 que Ferdinand Porsche s’en était trop inspiré pour le dessin de la Coccinelle.

Image credit: © Conceptcarz.com

la suspension MacPherson : un des noms les plus cités depuis son brevet de 1949, ingénieur chez Chevrolet où il développa la Cadet, jamais sortie car trop chère, puis chez Ford USA, la première application en série est sur la Ford française Vedette.

50 ans de succès, la simplification à l’extrême, le repoussoir des puristes.

Pour des raisons analogues, la fourche télescopique avant des motos est décriée, tout en équipant 99.9% des motos.

« La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer » dit Antoine de Saint-Exupéry. Sauf si l’on n’atteint pas les performances visées.

En 1953, Messerschmitt développe le KR175, un trois roues moderne, deux places en tandem, atteignant 130 km/h avec 13 cv.

L’ingénieur anglais Eric Gough de Dunlop contruisit en 1955 un hexapode comme banc d’essai de pneumatiques, sans publier ; cet hexapode est aussi appelé manipulateur parallèle ou plateforme de Steward-Gough, en se référant à la description théorique qu’en a fait Steward 10 ans plus tard.

Entre deux solides définis chacun par un triangle, il autorise 6 Degrés de Liberté avec 6 vérins.

Sa forme octaedrique est connue depuis l’antiquité comme Solide de Platon. Sa simplicité indépassable l’a rendu très utilisé pour les simulateurs de vol et de conduite. Une histoire typique des inventions mécaniques modernes ?

L’engrenage Harmonic Drive Gear a été inventé par Walter Musser en 1955 et appliqué à l’Apollo Lunar Rover, comme réducteur de roue à grand rapport, léger, compact et sans jeu.

L’invention est diabolique de simplicité.

La DS Citröen est présentée au Salon de l’Automobile de Paris en 1955. Elle est révolutionnaire :

  • traction avant très aérodynamique,
  • moteur longitudinal en porte-à-faux avant, 65% du poids sur l’avant à vide,
  • la suspension hydropneumatique avec rétablissement d’assiette extrêmement douce,
  • la direction assistée hydraulique,
  • la commande hydraulique de la boite de vitesses,
  • les freins à disques à l’avant avec une forte assistance,
  • la géométrie de direction à pivot dans l’axe de symétrie de la roue annulant les réactions de direction

Elle va déchainer les passions.

La conception de la Mini d’Alec Isigonis de 1957 permet de loger 4 passagers dans 3.05m et 600 kg, ce qui est resté longtemps insurpassé. Les petites voitures économiques (Coccinelle, 2cv, R4, Fiat 500) ont 4 places, sont produites en très grande série et font disparaitre les Trois Roues.

En 1974, l’Audi 50 comporte deux innovations majeures pour améliorer le comportement routier des Tractions :

  • le déport au sol négatif du train avant, qui stabilise le freinage sur adhérence asymétrique,
  • l’essieu de torsion arrière, qui donne un fort antiroulis et améliore donc la motricité.
A partir de 1984, l’ingénieur allemand Trautwein développe pour Piaggio des véhicules à Trois Roues Inclinables, précurseur des MP3.
L’Ecomobile est un deux-roues avec une carrosserie fermée inspirée du « Tear Drop » du constructeur suisse Peraves ; il offre depuis les années 1980 les performances d’une Porsche (moteur BMW flat twin turbo) pour la consommation d’une Twingo, grâce à un poids contenu (460kg) et une aérodynamique record (S.Cx=0.18 dans la nouvelle version Monotracer)
Un exemple d’intégration audacieux, le moteur de scooter et sa transmission par CVT à courroie en bras de suspension.
Un exemple d’intégration moteur-châssis par Ducati, particulièrement réussi et esthétique.

L’ESP (Electronic Stability Program) a été inventé par Anton Van Zanten en 1994 pour Bosch. Il déclenche un freinage unilatéral donnant un effet directionnel très efficace en cas de dérapage, ce qui permet de réduire les pertes de contrôles. Il est de plus un add-on très raisonnable par rapport au système ABS précèdent.

Je parie sur la pratique de la luge par le petit Anton.